Juifs de Belgique- Dossier Le Vif -l’Express

Une communauté inquiète et morcelée.

« Malaise ». « Sentiment d’abandon ». Voilà des mots souvent entendus, ces temps-ci, dans la communauté juive de Belgique. Ses représentants dénoncent une banalisation de l’antisémitisme et certains s’inquiètent de l’émigration croissante de juifs belges vers Israël. Enquête au sein d’une communauté écartelée entre ses courants orthodoxes, conservateurs, libéraux et laïques.

 

À portée de crachat de Taher Najib

Avant-première
Le Théâtre Jacques Gueux présente : A portée de crachat de Taher Najib.

Mais sur qui crache- t- on  et pourquoi ? se demande désespérément le personnage.  Mais à force de se cracher l’un sur l’autre, pourra – t- on jamais se sortir du mépris des uns et des autres ?

« A portée de crachat », pièce écrite par un acteur arabe israélien,  est  une épopée tragi-comique pour un homme seul qui se retrouve perdu sur la scène du théâtre et sur la scène du monde. Voulant à tout prix se sortir d’un piège mortel, d’un  conflit bloqué dans une impasse, le voici, en outre, face au spectre du 11 septembre à chaque passage de frontières.

Une situation infernale et absurde qui nous invite à rire pour ne pas exploser.

Représentations:

Les 1er, 2, 3, 4 et 5 mars 2011 à l’Espace Senghor (20h30) – 02 230 31 40
Les 18, 19 mars et 24, 25, 26 mars à La Vénerie – 02 663 85 50
Du 27 au 30 avril au Centre Culturel Jacques Franck – 02 538 90 20
Les 6 et 7 août au Festival de Spa – 0800 24 140
Du 19 au 21 août 2011 au Festival Nomades à Bruxelles.– 02 219 11 98

Soirées débats :

Le 1er mars 2011 au Senghor : Rencontre et débat avec l’auteur, Taher Najib. avec Le Collectif Dialogue § Partage  et la participation du C.C.L.J.
Le 27 avril 2011  à  La Vénerie : Débat sur « La liberté de circuler dans la monde » avec La Ligue des Droits de l’Homme
Au Centre Culturel Jacques Franck : Débat avec la participation de Sam Touzani, Micha Wald,… sur « Identités obligatoires et identités personnelles » avec le C.C.LJ.

Sara Brajbart-Zajtman : une force qui va

Interview de Sara Brajbart-Zajtman.

« La tâche des intellectuels consiste à nommer ce que l’on ne sait pas, à voir autre chose que ce que tout le monde voit, à faire voir ce qui est invisible, à travailler tous les moments et tous les aspects de l’aventure humaine pour en instruire le procès. » c’est la mission que s’est assigné le Collectif Dialogue et Partage.

Sara Brajbart-Zajtman, connue pour sa créativité, – Sara, une idée à la minute dit d´elle Michelle Szwarcburt, présidente du Cclj – est une militante communautaire de longue date. Elle participe à la fondation de la Maison de la Culture Juive, fait connaître les expositions du Musée de la Diaspora (Beth Hatefutsot) en Europe, préside Magen David Adom-Belgique, dirige un temps Regards et crée ensuite pour le KKL, Avigall, une revue d´écologie et de bien-être. Succès sur toute la ligne, toujours. Ses « Chroniques du Yshouv » diffusées sur le site belsef (sefarad.org) sont très appréciées par la communauté. Du Collectif Dialogue et Partage, son nouveau défi, elle dit : « Avec quelques amis qui ont en commun une exigence éthique de l´être humain, nous avons constitué un groupe de réflexion; son objectif est de lutter contre certaines dérives notamment médiatiques qui suscitent l´antisémitisme et la diabolisation d?Israël. Notre sensibilité politique s´aligne sur les propositions de Clinton à Taba mais là n´est pas l´objet de notre combat.» Font partie, entre autres, du noyau de base du groupe: Maurice Einhorn, directeur du journal du Médecin, ancien collaborateur de Regards, Ouzia Chaït, ancienne directrice de l?école Beth Aviv, Joël Kotek, historien et politologue, et bien d?autres connus pour leur compétence dans leur sphère d´activités respective. Le succès a amené la petite bande de copains à créer le collectif , une initiative qui séduit ceux qui, victimes d´un amalgame souvent répandu entre Israéliens et Juifs, éprouvent la nécessité d´y réfléchir pour réagir avec pondération. « Certaines notions comme antisionisme par exemple sont complètement travesties , affirme Sara Brajbart-Zajtman . Etre antisioniste, c´est s´opposer à la politique du gouvernement israélien, pensent certains. Mais ce n´est pas du tout cela, être antisioniste c´est contester la légitimité de l´Etat d´Israël. Alors, quand on n´est pas d?accord avec cette vision faussée de l´antisionisme, on vous répond : « Ah ! Vous soutenez la politique des implantations ! » Le malentendu est total. Il me semble qu´il l´est également à propos des des attentats-suicide commis « par désespoir ! » Enfin, quand quelqu?un est désespéré et qu´il veut mourir, il n´en parle à personne et, dans le secret de son âme – comme les bonzes, fin des années 60 – décide de prendre le monde à témoin de sa protestation en faisant de sa mort un cas de conscience pour tous. Mais si quelqu´un vous parle de son projet de suicide, vous l´empêchez de le réaliser, vous ne lui donnez pas une ceinture d´explosifs en l´envoyant se faire pulvériser la cervelle ! Les Israéliens sont responsables (mais pas coupables) d´une occupation qui a trop duré, mais les sociétés occidentales (encore fascinées par le martyr christique ?) sont responsables de cautionner une société qui a élevé la mort au rang de vertu cardinale. Quand la mort, sous l´impulsion des extrémistes musulmans, est à ce point ritualisée, sacralisée, comment voulez-vous valoriser la paix ? L´indulgence envers les attentats-suicides équivaut à une prime au meurtre et a pour conséquence d´étouffer la voix des musulmans modérés bien plus nombreux que les autres. Ces derniers devraient être soutenus pour empêcher que l´extrémisme ne s´impose partout, au Moyen-Orient, en Algérie, au Nigéria mais aussi chez nous. Le manichéisme qui caractérise souvent les jugements liés au conflit du Proche-Orient expose les Juifs à un antisémitisme de plus en plus franc et qui souvent s´ignore. On a mal à notre judaïsme. On a mal à notre citoyenneté. On a mal à notre humanité. L´idée d´humanité n´est jamais un acquis définitif. C´est une école de tous les jours, une éducation permanente. La question de l´éducation est fondamentale dans une société démocratique. La société démocratique doit favoriser l´auto-éducation de ses citoyens pour nourrir d´une manière incessante l´idée d´humanité.»

Propos recueillis par Léa Crive

 

Interview avec Izzeldin Abuelaish – Valse avec Bachir

Animation par Sara Brajbart

Invités :

– Izzeldin Abuelaish, médecin pratiquant à Gaza, ami du Collectif,interviewé par Loubna Ouriaghli, étudiante en droit
– Viviane Teitelbaum, députée régionale bruxelloise

Interview de Marcel Casteleyn sur “Valse avec Bachir”, le remarquable film d’Ari Folman.

 

Editorial
Il est remarquable de constater que la mémoire, le souvenir d´un évènement, se construisent dans le dialogue : que ce soit le colloque singulier du psychanalyste, du psychologue ou plus généralement du psychothérapeute, ou tout dialogue pluriel qu´il soit spontané ou organisé.

Sans dialogue, point de partage et donc point de possibilité de construire une histoire commune. C´est une évidence souvent bonne à rappeler : c´est dans l´échange et la co-construction d´une histoire commune que l´homme peut trouver la paix et l´art de vivre ensemble. Les frontières sont toujours d´Anciennes lignes de front : on se bat, et, par épuisements successifs, on fait la paix mais on garde la frontière comme une cicatrice qui menace toujours d´être rouverte.

La construction européenne est un exemple de la volonté que peuvent avoir des peuples, fatigués de leurs histoires envahissantes, de construire une histoire commune. La tentation de la dissolution du lien menace toujours, c´est pour cela que le dialogue est la vraie et sans doute la seule arme de l´espoir d´une avancée vers une paix durable.

Folman a oublié et pour se souvenir, il parle et écoute. Il écoute ceux qui avec lui, ont partagé des moments atroces au point de devenir impensables. Et ce que les autres lui répondent n´est sans doute pas une vérité et n’a pas à l’être : ce qui importe, c´est de construire ensemble une histoire commune acceptable, qui fasse débat plutôt que conflit, qui considère l´autre plutôt que l´anéantir.

C´est parce que nous savons qu´il faut se parler pour s´entendre et que sans la volonté de construire patiemment, quel que soit le temps que cela prenne, une histoire commune dont nos enfants auront à être fiers, que nous nous sommes institués en collectif avec pour but essentiel le dialogue et le partage.( Que les autres, l´autre, hésite à venir nous rejoindre, ne peut que mettre notre patience à l´épreuve, pas nous faire renoncer.) C´est, avant toute chose, le but de notre présence  ce soir. Le film de Folman est une invitation au partage par le débat, le dialogue : pourquoi ne pas accepter cette invitation et l´honorer ? Que risquons-nous, sinon de nous entendre ?

Collectif Dialogue & Partage

Jean Quatremer sur Europe et non irlandais – Agnès Bensimon pour son film

“On construit l’Europe pour qu’il n’y ait plus de guerre”

Sara Brajbart reçoit Jean Quatremer, envoyé spécial de Libération, spécialiste des affaires européennes, à propos de l´ Europe et du “non” irlandais au Traité de Lisbonne”.
Suivi d´Agnès Bensimon pour son film “Sous le chapiteau des Pauwels”.