Category Archives: Communiques du Collectif – ATTENTION Notre site est en reconstruction. Les informations (activités passées, articles, émissions de radio…) sont donc incomplètes.
Joods protest tegen uitzending Pappenheimers
Publié dans l’hebdomadaire Knack le 6 décembre 2010
Het joodse ‘Collectif Dialogue & Partage’ hekelt de uitzending van De Pappenheimers op de VRT waarin een vraag werd gesteld over de joden. De organisatie spreekt van een wansmakelijk spektakel.
Tijdens een vorige uitzending van de populaire televisie-quiz op Eén werd Vlaams parlementsvoorzitter Jan Peumans gevraagd wie volgens Voltaire het meest verwerpelijke volk ooit was, de Joden, Turken of Vlamingen. Peumans antwoordde de Turken, terwijl het juiste antwoord de Joden was.
In een mededeling hekelt Maurice Einhorn van ´het Collectif Dialogue & Partage´ dat de vraag totaal misplaatst was: ´Over welk volk schreef Voltaire in zijn Dictionnaire philosophique: met spijt spreek ik over dit volk. Dit volk is het meest verwerpelijke dat ooit de aarde heeft bevuild?´.
´Alsof de vraag stellen nog niet genoeg was, volgde er algemene hilariteit in de studio toen Jan Peumans ´de Turken´ antwoordde, goed wetende dat het juiste antwoord ´de Joden´ moest zijn´. Peumans motiveerde zijn antwoord door te wijzen op de ´overgevoeligheid van de Joden´ in dat verband, aldus Einhorn.
Even wansmakelijk noemt hij de houding van quizmaster Tom Lenaerts, het gelach na zijn suggestie om die vraag te ´elimineren´ en de opmerking ´dat je toch moeilijk Joden in één zin kunt vernoemen samen met het woord liquideren´, aldus Einhorn, die erop wijst dat dat laatste op nog luider gelach werd onthaald.
´Dat is het beeld van de officiële omroep VRT waarbij elke commentaar van onze kant alleen maar onbeduidend kan lijken´, aldus het Collectif Dialogue & Partage.
´De vaststelling dat dit misselijke spektakel geen enkel politiek commentaar uitlokte (behalve een diplomatiek incident met Turkije) geeft mij de indruk dat we stilaan in een sfeer terechtkomen die gelijkenissen vertoont met het Duitsland van het begin van de jaren 30´, aldus Einhorn.
Propos scandaleux du président du Parlement flamand
Bruxelles, le 5 décembre 2010
Les mots manquent pour qualifier ce qui s’est passé durant le jeu télévisé Pappenheimers autour d’une question concernant les Juifs.
Le caractère radicalement déplacé de la question elle-même (À propos de quel peuple Voltaire a-t-il écrit dans son Dictionnaire philosophique : Je parle à regret de ce peuple. Ce peuple est à bien des égards le plus détestable qui ait jamais souillé la terre?). Les éclats de rire généraux, le commentaire scandaleux de Jan Peumans, président du Parlement flamand, qui a parlé de l’hypersensibilté des Juifs sur cette question, la remarque du commentateur sur la difficile coexistence des termes liquider et Juifs après la suggestion de Peumans de «liquider la question posée», et ce dans un éclat de rires encore plus tonitruant, tout cela a donné il y a quelques jours une image de l’émetteur national face à laquelle tout commentaire de notre part serait dérisoire. Le fait qu’il n’y ait eu aucun commentaire politique à la suite de ce spectacle nauséabond évoque une ambiance qui montre d’étranges ressemblances avec celle de l’Allemagne du début des années ’30.
Collectif Dialogue & Partage
Après le jugement du procès Assabyle
Avec la participation des avocats Julie Feld et Christophe Goossens, de François Sant’Angelo du Centre pour l’Egalité des Chances, de Khalil Zeguendi et de Sylvie Rosenfeld
ENFIN SUR NOTRE SITE Le débat animé par Sara Brajbart-Zajtman après le jugement contre le site antisémite Assabyle.
A bout portant
« Lutter contre l’incompréhension entre les communautés juives et musulmanes »
Zeguendi Khalil, Sara Brajbart
Membres du Collectif Dialogue et Partage, Dominique Berns
Le 21 juin, deux membres du Centre islamique belge (CIB), gestionnaires du site assabyle.com, étaient condamnés à 10 mois d’emprisonnement dont cinq mois ferme, ainsi qu’à 15.000 euros d’amende chacun, pour antisémitisme, révisionnisme et incitation à la haine raciale (Le Soir du 22 juin). Nous avons rencontré Zeguendi Khalil et Sara Brajbart, membres du Collectif Dialogue et Partage, qui était partie civile au procès, aux côtés, notamment, du Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme.
Pourquoi votre Collectif, dont la raison d’être est de favoriser le dialogue entre Juifs et musulmans en Belgique, était-il partie civile dans ce procès ?
Sara Brajbart. Ce procès n’est pas un procès contre l’islam ou contre la communauté musulmane, mais contre ceux qui instrumentalisent l’islam pour inciter à la haine envers les Juifs, les Occidentaux et les musulmans modérés. Il y avait surtout deux choses litigieuses postées sur le site assabyle.com (rebaptisé ribaat.org et hébergé aujourd’hui au Pakistan) : une vidéo assimilant nazisme et sionisme – ce qui est une manière de minimiser la Shoah ; et un texte intitulé « La fin du peuple d’Israël », entendu au sens biblique : la fin du peuple des enfants d’Israël, donc du peuple juif. Les Juifs y étaient décrits comme « des transgresseurs, des lâches, des singes et des porcs » ; le texte précisait : il faut les combattre « au moyen de destriers de guerre » – ce qui est une incitation au passage à l’acte. Or, il faut se rappeler qu’au moment où le site assabyle.com se développe, les agressions antisémites se multiplient : contre les synagogues, contre le rabbin Guigui, contre des enfants des écoles juives.
Zeguendi Khalil. Pour moi, qui suis musulman, l’instrumentalisation du Coran est quelque chose d’inacceptable et qui porte préjudice aux musulmans eux-mêmes. Le texte « La fin du peule d’Israël » est, comme l’a bien noté le tribunal, une compilation de morceaux choisis – du Coran, mais surtout de sermons ou d’écrits de théologiens – particulièrement blessants pour les Juifs, entrecoupé d’interprétations personnelles. L’islam a dû faire face à la concurrence des religions qui lui préexistaient dont il a décrié certaines pratiques, mais le Coran ne traite pas les Juifs de « porcs et de singes ». Les musulmans doivent réagir face à ces propos et arguments fallacieux. Plus généralement, j’aurais souhaité que les intellectuels, les cadres et les hommes et femmes politiques d’origine arabo-musulmane s’intéressent à ce procès et en fassent le leur.
Pourquoi ?
Zeguendi Khalil. Parce que le CIB fait énormément de tort à notre communauté, qu’il présente comme antisémite, fermée au dialogue avec les autres communautés. Parce que ces gens veulent creuser un fossé entre la communauté arabo-musulmane et les autres communautés – ici, en l’occurrence, la communauté juive.
D’autre part, parce qu’ils embrigadent des jeunes issus de notre communauté. Il ne faut pas oublier que les assassins du commandant Massoud (NDLR : qui combattait les talibans en Afghanistan) sont passés par le Centre islamique belge. C’est la raison pour laquelle la communauté musulmane et ses intellectuels doivent s’investir dans ce combat et dans la dénonciation de ce groupe.
Sara Brajbart. Ce jugement est important parce que c’est la première fois qu’on applique la loi sur le négationnisme pour minimisation de la Shoah. La juge a également réaffirmé que si les délits de presse se jugent à la cour d’assises, les appels explicites à la violence, la diffamation, les propos racistes, antisémites, homophobes relèvent du tribunal correctionnel. Elle a également tenu les gestionnaires du site pour responsables des messages de haine postés sur le forum de discussion. Quand on gère un site internet, on est responsable des messages postés par les internautes sur le forum, de la même manière qu’un journal est responsable du Courrier des lecteurs. Il faut rappeler, à ce propos, l’existence du site www.cyberhate.be, géré notamment par le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme, qui reçoit quotidiennement une dizaine de signalisations de sites, de liens hypertextes ou de messages postés dans les forums.
A l’occasion de ce procès, certains ont évoqué l’influence d’un « lobby juif »…
Sara Brajbart. C’est une fable, un mythe. Il y a 30.000 Juifs en Belgique, les bébés compris. Il y a très peu de Juifs dans la politique, dans la haute finance, dans la grande industrie, dans la fonction publique. Les Juifs sont concentrés dans les classes moyennes ; ils ne hantent pas les couloirs du pouvoir. Il faut quand même rappeler que le dernier ministre juif était Jean Gol en 1982 ! En outre, suggérer qu’un « lobby juif » aurait pesé sur l’issue du procès est très insultant pour la justice de notre pays, qui est indépendante : elle n’est pas aux ordres.
Zeguendi Khalil. Je le répète : le CIB fait un travail de sape, qui contredit tous les efforts des uns et des autres pour favoriser le dialogue et la paix entre les communautés.
Néanmoins, on a le sentiment que les relations entre les communautés musulmane et juive ne sont pas si bonnes…
Zeguendi Khalil. Il y a trois, quatre ans, il y a eu des incidents du côté de l’école Maïmonide, dans un athénée de Laeken où un enseignant a été pris à partie par des jeunes, à Anvers… Mais cela reste des incidents isolés. Cela dit, il faut jeter des ponts entre les communautés.
Les uns et les autres nourrissent sans aucun doute des préjugés et des clichés, que nous essayons de combattre. Mais, depuis quelques années, on a fait du chemin. Des points de rencontres se multiplient un peu partout à Bruxelles. Au début du mois de juin, la mosquée de Molenbeek, la plus grande mosquée de Bruxelles après le centre islamique du Cinquantenaire, a organisé une soirée judéo-musulmane de dialogue. A Schaerbeek, des mosquées dialoguent avec des synagogues. A Forest, un comité est actif autour de la place Saint-Denis… Sans oublier la journée judéo-marocaine au Botanique en 2004 et, avant cela, les rencontres culturelles judéo-turques.
Sara Brajbart. Le service social juif prend en chargé l’école de devoir pour beaucoup d’enfants musulmans ; la crèche du CCLJ (NDLR : centre communautaire laïc juif) accueille des enfants de toutes origines. Il faudrait créer un centre culturel judéo-musulman ou judéo-arabe pour multiplier les rencontres culturelles.
Le Collectif Dialogue & Partage anime une émission de radio sur Radio Judaica, le jeudi à 19 heures. Pour vous, Zeguendi Khalil, qu’est-ce que cela signifie de s’exprimer sur la radio de la communauté juive ?
Zeguendi Khalil. Le Collectif a reçu une heure d’antenne concédée par la direction de Radio Judaica. Nous ne sommes impliqués ni dans la programmation ni dans la ligne rédactionnelle et politique de la Radio. L’intérêt, c’est que nous, en tant qu’arabo-musulmans, puissions parler au public juif de Belgique. Je cherche un créneau dans les radios arabes pour que la communauté juive puisse s’adresser à la communauté musulmane.
Il faut casser les clichés, lutter contre la mésentente et l’incompréhension entre nos communautés.
www.dialogue-partage.org
Propos recueillis par DOMINIQUE BERNS